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ONPES : "Quatre leçons de l’observation de la pauvreté et de l’exclusion sociale en France et en Europe"

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[24 octobre 2012] Note de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) en guise de contribution à la Conférence contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale des 10 et 11 décembre 2012.

Afin de contribuer au diagnostic des sept groupes préparatoires à la Conférence contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, le conseil de l’Observatoire national de la pauvreté de l’exclusion sociale (qui est membre du CNLE) a rassemblé dans la présente note les principales leçons qu’il tire de son travail collectif d’observation depuis une dizaine d’années. Sans recouvrir toutes les thématiques retenues pour la conférence, elles fournissent des points de repères communs à ces diverses thématiques.

L’ONPES invite ainsi le Gouvernement à porter son regard sur quatre points qui lui paraissent primordiaux dans la lutte contre la pauvreté et les exclusions sociales.

I/ Tout d’abord, l’ONPES insiste sur le caractère multi-dimensionnel - quantitatif et qualitatif, marqué par différents degrés de profondeur -de la pauvreté qui ne peut s’appréhender par la seule mesure monétaire. Une attention particulière doit être accordée aux dynamiques et aux ruptures qui menacent les personnes vulnérables, aux contrastes territoriaux ainsi qu’aux publics les plus exposés au risque de pauvreté et d’exclusion, notamment au sein des familles.

II/ De plus, l’ONPES invite le Gouvernement à tirer les leçons de l’échec des stratégies d’activation conçues avant la crise de 2008. Ces stratégies, qui ont beaucoup misées sur le retour ou le maintien dans l’emploi des personnes d’âge actif, n’ont pas permis de diminuer la pauvreté en France : d’une part, l’augmentation de l’emploi n’a que très peu concerné la fraction des adultes d’âge actif sans emploi ou avec une très faible intensité de travail ; d’autre part, il y a eu un retard d’ajustement des minima de ressources destinées aux personnes d’âge actif par rapport à l’évolution générale des revenus.

III/ Troisièmement, les priorités changent face à la crise durable et concernent désormais l’aide et l’accompagnement social. Il faut à la fois poursuivre les réformes structurelles en vue d’un marché du travail inclusif et construire une vraie démarche d’insertion sociale pour les personnes écartées durablement de l’emploi de droit commun.

IV/ Enfin, l’ONPES demande au Gouvernement de s’interroger sur l’adéquation entre les indicateurs et les objectifs de lutte contre la pauvreté. L’indicateur de pauvreté monétaire relative ne peut plus à lui seul suivre l’évolution générale de la pauvreté. L’ONPES propose de concentrer l’attention sur trois indicateurs monétaires et non monétaires : pauvreté monétaire relative au seuil de 60% du niveau de vie médian, proportion de ménages à faible intensité de travail, proportion de personnes éprouvant des difficultés dans leurs conditions de vie.

L’ONPES préconise finalement l’amélioration des méthodes permettant de mesurer, de façon systématique, "l’impact social" des politiques publiques ne relevant pas du social, en vue d’accroître le caractère interministériel du plan pluriannuel d’action qui sera adopté par le gouvernement.

L’ONPES proposera, en vue de ce programme pluriannuel, différentes voies pour améliorer la connaissance dynamique des fragilités et des ruptures, sur lesquelles mieux étayer les actions de prévention de la pauvreté.

- Lire la note de l’ONPES :

Contribution de l’ONPES à la conférence (PDF - 681.8 ko)

- Lire aussi le rapport annuel 2011-2012 de l’ONPES "Crise économique, marché du travail et pauvreté"