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> Accueil > Ressources > Le kiosque > Vient de paraître > Michel Dollé publie "Peut mieux faire ! Pour un renouveau des politiques de l’éducation"
[12 mars 2012] Les orientations de nos politiques concernant l’enfance sont-elles adaptées aux transformations des conditions socio-économiques dans lesquelles grandissent les enfants et aux défis qu’ils auront à affronter à l’âge adulte ?
Dans ce livre, l’auteur met le "point de vue de l’enfant" au centre de l’analyse et des propositions formulées.
Nous sommes dans une situation paradoxale. La France est un des pays qui consacre le plus de fonds publics aux politiques concernant l’enfant jusqu’à sa majorité : politiques de soutien au revenu des familles, politiques d’accueil du petit enfant, et politiques de l’éducation. Et pourtant, les résultats ne sont pas à la hauteur de ces efforts, qu’il s’agisse du bien-être des enfants –par exemple le taux de pauvreté des enfants est plus élevé que dans l’ensemble de la population- ou qu’il s’agisse de leur « bien-devenir » : importance de l’échec scolaire, faiblesse des scores moyens des élèves français dans les tests internationaux, difficultés de l’insertion économique et sociale des jeunes conduisant à pessimisme record sur leur avenir et sur la société, etc. Surtout, la reproduction intergénérationnelle des positions sociales est considérable. En particulier, l’influence des inégalités sociales sur les inégalités de performances scolaires est forte. Plutôt que de s’approcher de l’idéal républicain de l’égalité des chances, nous pratiquons « la pauvreté en héritage » pour reprendre le titre d’un livre de Martin Hirsch.
Ce constat appelle à une révision en profondeur des orientations des politiques publiques concernées : politiques familiales, politiques de l’enfance et politiques éducatives. En profondeur car les décennies passées ont montré l’insuffisance de réformes partielles qui se succèdent et se contredisent parfois, tant dans le domaine de l’éducation que des politiques familiales.
Une des particularités du livre est de mettre au centre de l’analyse et des propositions le "point de vue de l’enfant". Les orientations de nos politiques concernant l’enfance sont bien souvent d’une origine très ancienne et n’ont évolué qu’à la marge. Sont-elles adaptées aux transformations des conditions socio-économiques dans lesquelles grandissent les enfants et aux défis qu’ils auront à affronter à l’âge adulte ? Ne méritent-elles pas d’être réévaluées au regard des nouvelles connaissances scientifiques sur les processus de développement de l’enfant (neurosciences, psychologie, sociologie ? Enfin, quels critères de justice sociale doivent s’appliquer pour orienter les efforts publics en faveur des enfants et de leur famille ? Après avoir abordé ces questions, l’ouvrage examine plus particulièrement le cas des enfants dont les conditions sociales et culturelles font peser un risque sur leur développement (enfants pauvres, enfants issus de l’immigration, enfance en danger). Ces « enfants vulnérables » doivent faire l’objet d’une attention particulière dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.
Les derniers chapitres formulent des propositions dans les 3 domaines étroitement liés que sont :
l’accueil du jeune enfant,
la politique éducative,
les politiques de soutien au revenu des familles.
* Ce livre s’inscrit dans la prolongation des analyses des politiques familiales et éducatives formulées dans le livre, à portée plus générale, « Investir dans le social », que Jacques Delors et Michel Dollé ont publié en 2009, chez Odile Jacob.
* Peut mieux faire ! Pour un renouveau des politiques de l’éducation, Editions Saint-Simon, 2012, 243 pages, 13 euros.