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> Accueil > Dossiers thématiques > Insertion des jeunes > Histoire de la politique de la Jeunesse > Les aléas des institutions dédiées à la Jeunesse
[6 septembre 2010]
A partir du moment où la jeunesse s’institutionnalise et devient un objet et un enjeu politiques à part entière, la question est de savoir à qui on donne la responsabilité de la prise en charge des politiques de Jeunesse.
L’histoire montre combien il est difficile de prendre en compte la question des jeunes en politique. En effet, l’appellation de l’institution en charge de la Jeunesse est loin d’être stable au cours du temps puisqu’elle est tantôt associée aux sports ou à l’éducation, et tantôt prend la forme d’un secrétariat d’Etat ou d’un ministère de plein exercice…
Ainsi, en 1936, dans le gouvernement de Front populaire de Léon Blum, est mis en place un sous-secrétariat d’Etat aux Sports et à l’Organisation des loisirs confié à Léo Lagrange. Il faut attendre 1946 pour que le gouvernement désigne nommément quelqu’un en charge de ce dossier : Andrée Viénot est donc nommé sous-secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports. A quelques exceptions près, ce poste existera pendant toute la Quatrième République.
Sous la Cinquième République, le premier Secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse et des Sports est confié à Maurice Herzog en 1963. Puis il se transforme en un ministère de plein exercice en 1966, confié à François Missoffe qui appelait une politique de la jeunesse conçue à partir d’une vaste consultation de celle-ci, connue sous le nom du « Livre Blanc » ou « rapport Missoffe ». Ce dernier voulait s’adresser aux jeunes sans passer par les associations à qui on avait laissé, après la guerre, la charge de s’occuper des jeunes. D’après ce dernier, en effet, les associations qui se faisaient les portes parole des jeunes et étaient devenues les interlocuteurs institutionnels de l’Etat ne représentaient que 10% des jeunes : le Ministre souhaitait donc s’adresser aux 90% restants.
A partir de 1968 et pendant dix ans, il redevient un secrétariat d’Etat, placé successivement auprès du Premier ministre, puis du ministère de l’Education nationale, du ministère de la Qualité de la vie et enfin sans ministère de tutelle.
Entre 1978 et 1981 le ministère de la Jeunesse et des Sports reprend le rang de ministère plein et entier, avant de se transformer en un ministère délégué auprès du ministère du Temps libre jusqu’en 1984, puis sans ministère de tutelle jusqu’en 1986.
A cette date, il redevient un secrétariat d’Etat placé auprès du Premier ministre, avant qu’en 1988, la Jeunesse et les Sports soient réunis avec l’Education nationale au sein d’un grand ministère d’Etat confié à Lionel Jospin, jusqu’en 1991. Le dossier Jeunesse et Sport est confié à un secrétariat d’Etat, rattaché à ce « super ministère ».
Jusqu’en 2007, excepté entre 1995 et 1997 où il s’agit d’un ministère délégué auprès du Premier ministre, le dossier est confié à un ministère de plein exercice.
A partir de 2007, la Jeunesse et les Sports sont regroupés avec la santé au sein du même ministère et Bernard Laporte est nommé Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports.
Puis la nomination de Martin Hirsch en tant que Haut commissaire à la jeunesse,en 2009, en plus de son poste de Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté vient séparer les deux questions depuis longtemps regroupées.
Cela se poursuit avec le dossier jeunesse qui réintègre un ministère de plein droit au sein du ministère de la Jeunesse et de la vie associative, confié à Marc Philippe Daubresse depuis mars 2010.