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> Accueil > Ressources > Bibliothèque des rapports > Le rapport 2012 du Secours catholique interpelle sur les conditions d’accès à l’emploi des plus pauvres
[13 novembre 2013] Le Secours catholique - Caritas France publie son rapport annuel sur l’évolution de la pauvreté en France et ses conséquences sur les personnes en précarité. Son rapport de statistiques d’accueil 2012 s’intitule : "Emploi : quelle place pour les plus pauvres ?"
En 2012, le Secours Catholique a rencontré 588 300 ménages, soit environ 1 431 000 personnes (759 000 adultes et 672 000 enfants), accompagnées par 60 000 bénévoles, répartis dans près de 4 000 équipes sur l’ensemble du territoire.
Dans son rapport Statistiques d’accueil 2012, l’association constate que l’emploi salarié est de moins en moins accessible aux plus fragiles.
La première partie de l’étude présente une série de constats d’ordre général : niveau de vie des personnes rencontrées et évolution de leurs situations.
L’étude confirme la part croissante des couples avec enfants parmi
les ménages en situation de pauvreté, un phénomène déjà présent en 2011 et qui s’amplifie. Par ailleurs, en 2012, les hommes seuls sont davantage présents dans les accueils. De plus, le niveau de vie des ménages est en baisse et les impayés de loyers augmentent de 4 points, le tout dans un contexte économique incertain.
La seconde partie aborde les questions de l’emploi, du chômage et de l’inactivité.
La population précaire accueillie par le Secours Catholique est particulièrement vulnérable vis-à-vis du marché de l’emploi. Le chômage et l’inactivité touchent très fortement les plus fragiles. Les indicateurs montrent une situation qui se dégrade et s’enracine.
La situation des personnes face à l’emploi se décline en trois grandes catégories : en emploi / au chômage / en inactivité (actifs = personnes en emploi + personnes au chômage).
Parmi les personnes accueillies par le Secours Catholique, moins d’une personne sur cinq dispose d’un emploi, dont près du tiers sont des travailleurs à temps partiel.
De plus, les personnes au chômage représentent près de 68 % des actifs rencontrés et 70 % de ces personnes au chômage ne perçoivent aucune indemnité de chômage. Les jeunes payent un tribut encore plus lourd : 77 % des jeunes chômeurs accueillis ne sont pas indemnisés.
Ces situations enfoncent inexorablement les personnes rencontrées dans davantage de précarité. Pour François Soulage, président du Secours Catholique, "Trouver un travail aujourd’hui en France, relève de la course d’obstacles et de la compétition. Dans ce contexte, c’est un peu la double peine pour les plus pauvres qui, sans réseau et sans accès à la formation professionnelle, sont encore plus défavorisés pour trouver un emploi".
En 2012, seuls 2,4 % des actifs ayant fréquenté les accueils du Secours Catholique avaient eu accès à la formation professionnelle.
Le Secours catholique fait plusieurs propositions dans son rapport :
Il propose notamment que soient impérativement redistribués vers les plus éloignés de l’emploi les crédits dédiés à la formation professionnelle. Il souhaite également faire de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) un outil de lutte contre le chômage en renforçant davantage les liens entre les entreprises et les structures d’insertion. Il milite pour que les différents acteurs de l’emploi : entreprises, pouvoir publics, structures d’insertion, associations et partenaires sociaux coopèrent sur un même territoire au bénéfice de la création d’emploi et de la mise en réseau des personnes les plus éloignées de l’emploi. De même, il veut que soit soutenu l’accès à l’emploi des jeunes par le renforcement des moyens d’accompagnement des Missions Locales.
Pour accompagner ceux qui ont le plus de mal à accéder à l’emploi, les 60 000 bénévoles du Secours Catholique œuvrent pour permettre aux personnes en précarité de rompre leur solitude et de reprendre confiance en elles, par un soutien moral et matériel et une remise en lien avec les acteurs sociaux et économiques du territoire. L’accompagnement individuel, mais aussi la possibilité de participer à des groupes de convivialité et d’entraide, permettent à ces personnes de se sentir reconnues et de reprendre force et confiance dans l’avenir.
Sommaire : _ Partie 1 : Visages de la pauvreté _ Partie 2 : Emploi : quelle place pour les plus pauvres ? _ Positionnement du Secours catholique sur l’emploi en 2013. |
* Lire le Rapport 2012 du Secours Catholique