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> Accueil > Dossiers thématiques > Minima sociaux > Définitions > La pauvreté et l’exclusion sociale, des réalités difficiles à définir
[27 mars 2012]
« État, condition d’une personne qui manque de ressources, de moyens matériels pour mener une vie décente. » (TLF)
Le mot pauvreté appartient à la catégorie des termes que l’on emploie quotidiennement sans pour autant qu’un consensus existe sur leur définition. Ainsi, la définition du mot pauvreté fait débat. La difficulté à trouver une définition satisfaisante réside dans le fait que le concept de pauvreté est spécifique à une époque et à une société données.
Si la pauvreté ne saurait en effet être une notion universelle, elle présente néanmoins des aspects objectifs.
L’Organisation des nations unies (ONU) a fixé à 1,25 dollar par jour le seuil de pauvreté international. Le calcul de la pauvreté absolue s’effectue par rapport à l’établissement d’un panier-type qui correspond à la quantité minimale de biens et services permettant l’accès à une vie normale. Cette méthode de calcul est limitée car, d’une manière générale, les revenus moyens d’un pays ont tendance à augmenter et le niveau de vie en-dessous du seuil de pauvreté, s’il n’est pas régulièrement recalculé, ne concerne plus qu’une infime partie de la population.
Les Etats membres de l’Union européenne ont adopté une autre méthode de calcul, fondée sur des critères relatifs, non fixes. Ils se sont mis d’accord sur un ensemble d’indicateurs, dits de Laeken. Ainsi, le seuil de pauvreté européen est à présent fixé en-dessous de 60 % du revenu médian.
En France, l’Insee considère qu’une personne vivant avec moins de 50 % du revenu médian est une personne en situation de pauvreté.
Cette méthode présente elle aussi des limites puisqu’en effet elle ne peut pas rendre compte de la pauvreté au moment donné : si le revenu médian augmente plus vite que le revenu des pauvres, alors la pauvreté augmente. De plus, elle ne peut pas rendre compte de la situation des plus pauvres parmi les pauvres ; elle reste donc très limitée.
On peut ainsi se demander si l’approche monétaire est pertinente pour calculer la pauvreté. La tendance générale est de dire qu’elle est insuffisante et qu’il faut prendre en compte d’autres indicateurs comme le bien-être, l’accès aux droits et à la santé, l’accès à la culture...
L’expression "exclusion sociale" trouve son origine dans l’ouvrage de René Lenoir, « Les exclus », paru en 1974.
Dans les années 1960-1970, c’est un concept qui n’existe pas : on parle simplement de "retrait social" qui désigne une pauvreté essentiellement économique, en voie de disparition du fait de la croissance économique et des institutions de protection sociale. Depuis, la pauvreté est analysée de façon multidimensionnelle et l’exclusion sociale est mieux prise en compte.
Le concept d’exclusion sociale dépasse celui de pauvreté puisqu’il correspond à la non-réalisation des droits sociaux de base garantis par la loi.