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> Accueil > Ressources > Le kiosque > Vient de paraître > L’observatoire Odenore publie "’L’envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux"
[9 novembre 2012] L’Observatoire du non-recours aux droits et services (Odenore) est une structure universitaire rattachée à un laboratoire du CNRS. L’Odenore travaille avec de nombreux partenaires en France et à l’étranger.
Au cours des dernières années, le discours sur la "fraude sociale", prétextant "sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs", a répandu l’idée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à l’encontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant l’idée que le système est « fraudogène », il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements les finançant ne sont pas un devoir, à l’inverse des principes qui fondent le modèle social français.
Or, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter l’amalgame et la division, et participer à une politique générale d’accès aux droits sociaux. Car, si la fraude à l’ensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards d’euros par an, son envers, à savoir le « non-recours » à ces aides de la part des très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur.
Ainsi, chaque année, 5,7 milliards d’euros de Revenu de solidarité active, 700 millions d’euros de Couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d’euros d’Aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à leurs destinataires. C’est ce que démontre et interroge cet ouvrage, exemples, faits et chiffres à l’appui.
Pour le collectif d’auteurs réuni ici, le nouveau gouvernement doit s’occuper prioritairement du phénomène du non-recours, car ce qui n’est pas dépensé n’est en rien une économie. Cela signifie au contraire l’appauvrissement de bon nombre de ménages et la destruction de recettes pour la collectivité.
* L’Envers de la "fraude sociale". Le scandale du non-recours aux droits sociaux, ODENORE, Editions La Découverte, 2012, 205 pages, 15 euros.