Aller au contenu | Aller au moteur de recherche
> Accueil > Ressources > Bibliothèque des rapports > Des inégalités croissantes en Île-de-France selon une étude du Secours catholique
[15 avril 2016] Le secours catholique a publié en février 2016 une étude intitulée "La fracture territoriale : Analyse croisée des inégalités en Île-de-France", fondée sur les statistiques de différents acteurs publics. Si l’Île-de-France est en effet connue comme la région la plus riche de France, elle abrite également une pauvreté plus répandue et plus intense que dans la moyenne des territoires français. La concentration du logement social dans certaines zones et ses conséquences, en termes de santé et d’éducation notamment, sont abordées dans cette publication.
La pauvreté monétaire est plus fréquente et plus intense en Île-de-France que sur le reste du territoire métropolitain. Elle a également plus fortement progressé dans cette région que sur le reste du territoire. À l’intérieur de la région, il existe de fortes disparités entre les départements, et, au sein des départements, entre les communes. Le Secours catholique observe une augmentation sensible de la concentration des personnes en situation de pauvreté dans certains territoires. Un écart de plus de 50 % est constaté entre le revenu médian disponible de Seine-Saint-Denis et celui des Hauts-de-Seine.
Le Secours catholique, après avoir fait le constat de ces grandes disparités qui font de la région capitale la plus inégalitaire, elle observe ensuite que concentration des inégalités et fortes concentrations de logements sociaux vont de paire. Face à ce déséquilibre territorial en matière de logement social, l’association demande que les objectifs fixés en matière de construction de logements sociaux et très sociaux et les objectifs de la loi SRU soient enfin atteints, voire dépassés.
L’offre d’hébergement d’urgence n’est pas plus équilibrée territorialement, et le Secours catholique regrette que ce soient les communes les plus pauvres de la région qui en assument la plus grosse part.
Le cumul et la concentration de ces inégalités n’est pas qu’une réalité statistique alarmante ; elle fait également émerger des conséquences graves quant au bien-être et à l’avenir des populations : l’éducation et la santé sont les deux thèmes qu’a choisi l’association pour illustrer les inégalités en Île-de-France. Et le constat est sévère.
Le secours catholique passe en revue différents indicateurs, qui laissent tous apparaître de grandes disparités en fonction des territoires. L’accès aux cantines scolaires, le taux de retard scolaire à l’entrée en 6e et le taux de diplomation à 15 ans connaissent des écarts allant du simple au double selon les territoires. La scolarisation précoce en maternelle connaît des retards marqués en Île-de-France par rapport au reste du territoire, et recule même dans certains départements.
Sur le plan de la santé, les variations territoriales en termes d’espérance de vie, de mortalité infantile et d’obésité infantile sont là aussi éloquentes. Le mal-logement est également montré du doigt comme facteur d’inégalités de santé (à ce sujet, voir le 21e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre).
Ces situations de cumul de formes de pauvreté semblent être pertinemment résumées par l’Indicateur de développement humain régional, l’IDH-2 (transposition de l’IDH, mesurant le niveau d’éducation, la santé et le niveau de vie, sous une forme adaptée à l’échelle régionale, employé par l’Insee). En effet, en 2011, il dépassait 0,80 dans 26 communes de l’ouest parisien mais restait en dessous de 0,4 dans 45 communes, essentiellement situées dans l’ouest de la Seine-saint-Denis. Six communes importantes de Seine-Saint-Denis ont même un IDH-2 situé entre 0,24 et 0,28.
* Pour aller plus loin :