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> Accueil > Nos publications > Les avis du CNLE > Avis 2011 > 15 mars 2011 : Avis du CNLE sur le rapport 2010 du gouvernement au Parlement « Suivi de l’objectif de baisse d’un tiers de la pauvreté en cinq ans »
[18 mars 2011]
Le CNLE a pris connaissance avec beaucoup d’intérêt du deuxième rapport du gouvernement relatif au suivi de l’objectif de baisse de la pauvreté en France. Il constate que cet outil offre une synthèse générale de nombreux aspects concernant les situations et risques de pauvreté ou d’exclusion dans notre pays et permet à la représentation nationale comme à tous les acteurs concernés de disposer d’une référence commune pour le débat sur les politiques.
La publication de ce rapport devrait donc bénéficier d’une plus grande régularité, à date fixe chaque année, pour devenir un vrai rendez-vous annuel sur les engagements et les politiques.
S’agissant de la présentation et des commentaires du tableau de bord d’indicateurs, le CNLE souscrit pleinement à la note d’analyse de l’ONPES (annexée à l’avis du CNLE).
Bien que la tendance à la baisse du taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps se confirme, le CNLE reste vigilant au fait que les données du tableau de bord d’indicateurs ne reflètent pas encore toute l’ampleur de la crise survenue au dernier trimestre 2008. La disponibilité d’indicateurs avancés ou susceptibles d’alerter sur des situations de pauvreté émergente n’en est que plus impérative pour le prochain rapport.
Il est regrettable que ce décalage temporel entre les phénomènes décrits dans les deux parties du rapport limite l’ambition du document qui est de mettre en regard des politiques nationales avec des indicateurs de mesure de la pauvreté. Pour le CNLE, l’enjeu du rapport annuel du gouvernement sur la pauvreté est d’assumer sa double vocation de document à la fois technique et politique.
Parmi les points de vigilance que les membres du CNLE ont souhaité souligner, notons l’importance attachée au suivi de l’intensité de la pauvreté. La tendance longue à la stabilité de cet indicateur est préoccupante : on n’observe pas de diminution de la grande pauvreté depuis 2000.
Redoutant que la montée et la persistance du chômage de longue durée ne deviennent l’un des problèmes les plus aigus à affronter, en particulier pour les travailleurs âgés et les jeunes, le CNLE souligne la responsabilité qui incombe tant aux pouvoirs publics qu’aux partenaires sociaux de veiller à la mise en place d’actions de prévention du chômage de longue durée et d’accompagnement des demandeurs d’emploi. Il attire l’attention sur l’urgence de s’engager sur la voie d’une amélioration de la qualité de l’emploi, sous l’angle de la stabilité des contrats, de la diminution des temps partiels contraints et de la progression ou de la reconnaissance des qualifications.
Le CNLE regrette que le rapport transmis au Parlement détaille la liste des actions entreprises en matière de lutte contre la pauvreté sans pouvoir mentionner d’estimation de l’effet quantitatif attendu de chacune d’entre elles.
Le CNLE insiste donc sur la nécessité de mieux établir les liens entre les engagements chiffrés du gouvernement, qu’ils soient adoptés au niveau national ou européen, et les politiques mises en œuvre pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Il souligne notamment le besoin d’une meilleure explicitation de l’articulation entre les objectifs nationaux présentés dans le rapport et ceux de la déclinaison française de la Stratégie Europe 2020.
Lire l’avis du CNLE :
Lire la contribution de l’ONPES à l’analyse du rapport du gouvernement :
Consulter le 2e Rapport du gouvernement sur la réduction de la pauvreté en France.
Contact :
Christiane El Hayek,
Secrétaire générale du CNLE,
Tél. : 01 40 56 83 26
christiane.elhayek@social.gouv.fr